L’Oubli

COMPAGNIE LIBRE COURS, adapté du roman de Frederika Amalia Finkelstein
Théâtre
Dès 14 ans
Durée : 1h10
Tarif :
12 € - 9 € - 6 €

Mise en scène et jeu  - Julie Benegmos / Cie Libre Cours
Directeur artistique dessin animés et 3D - Hubert Chevillard
Créateur avatar 3D - Daniel Roméro _ HTH- LAB

Julie Benegmos – petite fille de rescapés d’Auschwitz  – a grandi bercée par la nécessité de conserver la mémoire de la Shoah. Ce spectacle est né de sa découverte du roman de Frederika Amalia Finkelstein, L’oubli, qui aborde sous un nouvel angle la question du devoir de mémoire, et soulève la question de la transmission de l’Histoire par les nouvelles générations.
Alma, seule dans sa chambre, n’arrive pas à dormir. Elle se perd dans les jeux vidéos et nous entraine avec elle dans ses pertes de mémoire, ses mensonges et ses inventions pour ne pas faire face à l’Histoire et avoir le droit d’oublier les morts d’Auschwitz qui l’empêchent de dormir la nuit. Elle nous montre par le biais de la vidéo le quotidien d’un Auschwitz où la vie – envers et contre tout – continue…

A l’écran, on fête une Bar Mitsvah. De vraies images et cette injonction du  rabbin  d’honorer  le  devoir  de  mémoire.  On  entre  ainsi  d’emblée dans un sujet grave, celui de la Shoah qui hante le quotidien des jeunes générations  juives,  raconté  en  2014  par  Frederika  Amalia. Sur scène, Alma, jouée par Julie Benegmos, comédienne et metteure en scène, fait des allers-retours entre son fauteuil et son bureau sans trouver le sommeil. Parfois elle ouvre son ordinateur et tente de communiquer avec ce confident pour partager son insomnie. La pièce se joue entre virtualité et réalité, plongeant dans des souvenirs d’enfance, des rencontres et des fantasmes pour ne pas affronter l’Histoire.
 
« Le paradoxe se tient là, dans le souhait que l’on a de l’oubli et de la nécessité pour oublier de raconter, de dire. Sans doute n’était-ce pas ainsi que l’on me demandait d’assurer ce devoir de mémoire... Mais c’est ma façon de le faire. J’espère ne pas avoir trahi mes grands-parents. Deux survivants de la Shoah. Je suis petite-fille des rescapés Jacques et Madeleine Goldsztejn. Le devoir de mémoire a toujours été d’une grande importance au sein de ma famille. Le jour de ma Bat-Mitzvah, pour mes 12 ans, le rabbin me l’a dit : « Julie, toi qui entres aujourd’hui dans l’âge de la raison et de l’engagement, tu dois avant de ressortir de cette synagogue nous promettre à tous ici réunis d’être une petite fille qui mérite cette bénédiction. Tu as, à côté de toi, tes grands-parents, deux survivants de la Shoah qui heureusement sont revenus des camps de concentration mais qui ne seront pas toujours là et c’est à toi, à ta génération qu’incombe le devoir de témoigner de ce qu’ils ont vécu et de ce qu’ils ont souffert afin que le négationnisme soit toujours combattu. »

Voilà comment j’ai hérité moi aussi du devoir de mémoire, trois générations après la guerre. Depuis ce jour, je n’ai fait qu’ingurgiter de la Shoah. Elle coule jour et nuit dans mes veines, à travers les films, les récits, les romans, les voyages à Auschwitz et les commémorations. Je ne peux m’en débarrasser, même si j’essaye, elle me rattrape toujours. Comme ça, sans prévenir au coin d’une rue, elle va être là de nouveau alors que je croyais m’en être détachée. Elle me colle à la peau et me ronge le coeur malgré tous les efforts que j’ai pu faire pour ne plus y penser. Elle m’accompagne.
Lorsque j’ai découvert L’oubli  de Frederika Amalia Finkelstein, j’y ai trouvé une amie.  Une  jeune femme qui  pouvait  décrire  là  dans  ce  texte,  exactement  ce que je ressentais et ce que je vivais au quotidien mais qui, elle, avait le courage d’écrire : « Je veux oublier »."

Julie Benegmos, Metteuse en scène

 

 

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Crédits photos Fond : Mille 300 minutes par cemaine - Saison culturelle RudeboyCrew 2019/20