RÊVES ET DECOUVERTES : Biélorussie, Guinée-Bisau, Iran, Uruguay

Danse

BIÉLORUSSIE

L’association Festivals du sud est heureuse de présenter l’Ensemble folklorique « Radost », compagnie officielle du gouvernement biélorusse. Il assure des programmes qui sont fondés sur la découverte et l’expression la plus pure des traditions folkloriques de ce pays. Cette troupe prend en compte la complexité d’un peuple avec lequel l’histoire n’a pas été tendre. Elle souhaite, de cette manière, faire revivre une culture qui dans les pires moments a été le refuge, la raison d’espérer et le symbole d’une population qui a survécu à la volonté de la puissance russe. La Biélorussie est aujourd’hui une républiqueindépendante. Cela n’a pas été toujours le cas au cours des siècles. Géographiquement c’est un pays plat, couvert de forêts et de prairies et par une ligne de collines qui culmine modestement à quelques centaines de mètres. Le sud s’enfonce dans des marais dits du Pripet. C’est à cet endroit que se perdit la grande armée de Napoléon et avec elle les rêves de conquêtes de l’Europe. Dans l’ensemble, le pays est monotone mais riche d’une nature qui joue un rôle important dans la vie de ses habitants et aussi de sa culture. Elle a toujours inspiré l’essentiel de l’œuvre littéraire et poétique. Mais aussi la musique, les chants et les danses qui sont empreints d’une douceur, d’une pureté et de cette sorte d’irréalité qu’ils tiennent des brumes et des rosées matinales qui rendent les paysages curieusement fantomatiques. Nous sommes ici dans un monde essentiellement rural.
Le pays fut peuplé dès le Vème siècle de Slaves venus de l’Orient. Ce sont eux qui fondèrent la culture que cette troupe s’efforce de faire revivre. Même si, depuis, des couches d’envahisseurs ont tenté de perturber l’intégrité du foyer original. Mais il est resté un attachement profond au sol, une population imprégnée de son histoire et de ses traditions que la nouvelle liberté qu’elle découvre encourage à cultiver. Le spectacle présenté est d’une grande sincérité. La jeunesse et la beauté des artistes, la musique douce et nostalgique, les costumes parfois un peu irréels contribuent à nourrir une forme de beauté émouvante. Alors renaissent les vieux villages, les déesses et les mythes de la forêt et les ponts sur les ruisseaux où rêvent les jeunes filles. Alors les équinoxes et les solstices renvoient aux anciennes croyances. Alors les printemps réveillent les cœurs. C’est une sorte de magie qui descend sur ce spectacle où les lutins des marais et les elfes des étangs se donnent la main pour danser dans les brouillards matinaux quand personne ne fait encore la différence entre la terre et le ciel.

GUINÉE-BISAU


La Guinée-Bissau est entourée au nord par le Sénégal, au sud et à l'est par la Guinée, et à l'ouest par l'océan Atlantique. C’est un petit pays par la taille, mais celui de tous les superlatifs : la plus belle capitale d'Afrique de l'ouest avec ses rues calmes à l'architecture coloniale, l'archipel des Bijagos, le plus bel ensemble d'îles en Afrique, le plus accueillant avec un peuple qui sait s'amuser et qui sait recevoir. Ceux qui connaissent la Guinée-Bissau ne tarissent pas d’éloges sur cette terre de mystères et de traditions. C’est un pays forestier et à ce titre de nombreuses communautés ethniques, profitant des ressources sylvestres, y vivent depuis des siècles. Certaines ne s'y sont installées qu'au début du XXème siècle, certaines ne comptent que quelques centaines de membres, d'autres sont présentes dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest. La Guinée-Bissau est donc un pays très riche au point de vue de la diversité, des traditions et de la culture. Plus d'une vingtaine d'ethnies cohabitent au total. Le pays reste fondamentalement fier et attaché à ses traditions. La tenue et l'environnement traditionnel conditionnent l'appartenance à une culture, à un clan. N'importe quel Bissau-guinéen peut dire de quelle communauté est son compatriote habillé devant lui en habit traditionnel. Un cadre d'entreprise travaillant à Bissau, ou un enseignant travaillant à Catio, et revenant tous deux au village pendant leurs vacances revêtiront souvent les tenues de cérémonie, ou les tenues traditionnelles lors des fêtes et des évènements religieux. Le folklore guinéen a toujours été un moyen d’éducation et d’initiation de la jeune génération pour un bon comportement vis-à-vis de la société. C’est pour cela que l’Ensemble folklorique national « Netos de Bandim » a été créé le 12 novembre 2000. Depuis, le groupe parcourt l’Afrique mais se produit également en Europe. Il présente un folklore très riche et varié, composé de plusieurs rythmiques notamment, le « Soli », le « Yankady », le « Manè », le « Doundoumba », le « Kebendo », le « Zaillé » ou encore le « Toupou Cècè ». La Guinée-Bissau n'est pas seulement le pays de la musique, c'est aussi le pays des danses. Chaque communauté, chaque classe d'âge a ses danses traditionnelles en plus des déhanchements plus modernes des rythmes d’autres terres lusophones. L’Ensemble folklorique national « Netos de Bandim » présente des danses ballantes comme « Brosca », « Koussondé » ou les danses traditionnelles « Cabaro » pour les hommes, ou « Campouni » pour les femmes. Ce ballet nous invite à découvrir une terre de toutes les aventures. Le peuple de Guinée-Bissau, aux multiples religions, mœurs et traditions, forme une unité culturelle naturelle qui parle le « crioulo », langue franche sur la base d'un portugais adapté et simplifié. Les guinéens partagent leur joie de façon exubérante à l'occasion du carnaval. « Netos de Bandim » vous permettra d’en faire le constat fort et joyeux.


IRAN


L’Iran situé aux confins du Pakistan  et  de  l’Afghanistan, continue de fasciner comme autrefois la Perse antique. Le pays garde le souvenir de sublimes mosquées aux coupoles ornées de faïence, d’étendues désertiques ondoyantes et d’un peuple d’une extrême hospitalité. Il possède également un grand nombre de sites archéologiques dont  Persépolis  n’est  que  le  plus connu. Les amateurs d’architecture seront émerveillés  par la  beauté  des  mosquées  et  des mausolées aux dômes resplendissants. Outre Persépolis,l’Iran possède des étapes incontournables : Ispahan et ses mosquées aux mosaïques  bleues, Shiräz et sa  cité  des poètes ornée de splendides jardins, et Bam, célèbre citadelle, en cours de reconstruction après un meurtrier tremblement de terre, au cœur d’une oasis. La République islamiste d’Iran est bordée au nord par l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan et la mer  Caspienne, à l’est par l’Afghanistan et le Pakistan, au sud par le golfe d’Oman et le golfe Persique et, à l’ouest, par l’Irak et la Turquie. Le pétrole domine largement l’économie et les autres revenus commerciaux proviennent essentiellement des tapis qui représentent un tiers de la production du globe. Mais pour les Iraniens, les tapis ont surtout un rôle religieux et culturel comme support de prière quotidien, et lors des nombreuses fêtes.
Auparavant la route de la soie arrivait en Iran quelque part entre Merv (aujourd’hui au Turkménistan) et Hërat (aujourd’hui en Afghanistan) pour aboutir à Constantinople, l’actuelle Istanbul. Elle fut abandonnée au XVème siècle, lorsque les marins des nouvelles puissances coloniales européennes découvrirent d’autres voies maritimes. Ces dernières années, elle a cependant suscité un regain d’intérêt, dans le commerce entre l’Iran et les républiques d’Asie centrale récemment ouvertes, et dans l’attrait des touristes pour cette route mythique.
Les musiques folkloriques, les plus séduisantes à l’oreille occidentale, proviennent des minorités ethniques, notamment des Turkmènes vivant dans les zones reculées du Khoräsän. Les Azéris privilégient les chants d’amour, tandis que les Kurdes accompagnent au luth une forme de chanson épique, le « bard ».
Les Lors, habitants du golfe persique, jouent d’un instrument apparenté au hautbois et d’un cornemuse appelée « demam ». Le « tamboorak », sorte d’harmonium est également utilisé.
Les  paroles  des  chansons populaires tournent autour de la religion, de l’amour et des victoires remportées au cours des siècles passés sur les armées  d’invasion.  Les danses  et  musiques  de
l’Ensemble folklorique national « Leymer », composé d’hommes et de femmes, fondé en 1991 par un professeur émérite de musiques et de danses, racontent l’héritage éternel de la civilisation perse. Des chants turkmènes proches des musiques d’Asie centrale aux rythmes africains du Golfe Persique, en passant par les musiques du Baloutchistan voisines du Pakistan et de l’Afghanistan jusqu’aux folklores et musiques soufis kurdes, ce large éventail garde un point commun : ce sont des traditions qui accompagnent le rythme de la vie des Perses de toujours.

 

URUGUAY

« Vous êtes un  grand constructeur de ponts dans l’espace », écrivit RILKE à SUPERVIELLE, le poète français qui a le plus magnifié l’Uruguay, son pays natal. Ponts entre deux cultures, l’Uruguay  est  une terre intermédiaire au sein de l’Amérique latine. Pas encore brésilien mais plus tout à fait argentin, ce pays est un syncrétisme étonnant de races, de peuples et de langues. L’Ensemble folklorique « Canelones - danza independiente  » est composé de plus de vingt-cinq artistes, danseurs, chanteurs et musiciens, qui au fil des ans s’est taillé une belle réputation dans son pays, en intervenant dans les principales manifestations culturelles, en passant souvent à la télévision et en se déplaçant dans les pays voisins du sien comme le Brésil, l’Argentine ou le Paraguay mais  également à plusieurs reprises en Europe. Il danse et chante des mélodies connues de la tradition sud-américaine, et des airs plus caractéristiques de son pays où l’influence espagnole reste très forte. Il interprète aussi des mélodies issues du mélange entre les blancs, les plus nombreux, les noirs et les indiens dont l’apport musical est d’importance. Ainsi son programme réunit-il des origines très diverses.
On notera que les danses populaires sont une véritable spécialité de l’Uruguay sans que l’on sache vraiment pourquoi. Peut-être faut-il y voir une explication dans le fait que le pays fut longtemps désert, qu’il n’est peuplé que depuis le milieu du XIXème siècle. Les émigrants, pour la plupart d’origine espagnole ou française, devaient éprouver un plaisir particulier à se retrouver, à danser et à chanter ensemble. Dès lors, chanter devint l’apanage des « blancos » c’est-à-dire des blancs, et la danse, le carnaval et les percussions celles des « colorados », c’est-à-dire des noirs. Ainsi, chacun meubla sa propre solitude et chacun excella dans sa spécialité. Dans son spectacle magnifique, l’Ensemble folklorique « Canelones - danza independiente » rend compte de ce syncrétisme étonnant.
La culture de l'Uruguay est dominée par les traditions européennes et en particulier par la culture espagnole, puisqu'il s'agit du pays colonisateur, et italienne à cause des nombreuses vagues  d'immigration venues de ce pays. Étonnamment, la culture amérindienne n'y  joue aucun rôle : les anciens peuples étant décimés, leurs cultures ont disparu. L'Uruguay a également été influencé par ses voisins, comme l'Argentine, notamment dans les domaines de la musique et des danses folkloriques. Dans ce pays tranquille et rural, danser et chanter est une comme une seconde nature qui fait intimement partie de l’âme d’un peuple qui se sent un peu écrasé par l’encerclement de ses puissants voisins, l’Argentine et le Brésil. La musique et la danse sont bien le seul terrain sur lequel il fasse jeux égal.

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