Dans la cour

France, 2014

Avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Féodor Atkine

Contrairement à son mari, obsédée par une fissure dans le plafond de leur appartement, Mathilde n’arrive pas à dormir. Elle tente de vaincre ses angoisses en fumant. Arrive Antoine, le nouveau gardien de  l’immeuble. Un autre paumé, alcoolique et drogué, qui a décidé de couper les ponts avec sa vie d’avant.

Pierre Salvadori est le peintre des âmes endolories, il brosse des portraits de personnages sensibles, entre rires et larmes. Sa distribution tient la part belle dans cette tragi-comédie. Après «Elle s’en va», d’Emmanuelle Bercot, Catherine Deneuve est de nouveau une femme qui se cherche. Face à elle, le prodigieux Gustave Kervern interprète un rôle qui lui va comme un gant. Réalisateur, metteur en scène et « grolandais » de formation avec son complice Benoît Delépine, l’acteur aux cheveux hirsutes renoue avec une veine burlesque. Quasi autiste, il compose avec une Catherine Deneuve névrosée un tandem brinquebalant, deux handicapés de la vie, fragiles et émouvants.

Intelligent, vif, mélancolique et par-dessus tout marqué du sceau de l’authenticité, voilà une jolie chronique tendre sur le mal-être, les fêlures du quotidien sans jamais verser dans la déprime ni le pathos.