C’est un homme qui vient tout seul avec Lui, pour lire une lettre à une personne... C’est qui Lui ? Ben... ALEX. Un grand, oui, plutôt. De ceux qu’on dit dégingandés, de ceux qu’on oublie guère, malgré leur fausse timidité savamment effacée. Ses mots vont dans tous les sens, se bousculent à la bouche : absurde cascade ou savante construction ?
«Mon toit du Monde à moi, c’est toi», c’est un monologue à la fois émouvant et hilarant, qui arrache les larmes quand il ne déclenche pas fou rire sur fou rire. Car sous la plume d’Alex, les maux d’un amoureux transi se transcendent en jeux de mots pour finir en mots casés ! Comédien hors-pair, ce dernier arrive précipitamment sur scène, s’apprête à lire une lettre d’amour à sa bien aimée, présente dans la salle...
Mais, puisqu’il y a un «mais», la dite demoiselle est en retard. Dès lors, suspendus au destin de cette lettre d’amour, les spectateurs, partie intégrante du drame qui se(dé)noue, assiste à la fuite du «i». Car «aimer» peut devenir «amer»... Et ce grand gaillard de combler l’abscence en se racontant dans une énorme performance, en nous racontant, en somme, «nous-autres» être sensibles balancé dans une vie qui nous échappe parfois...
José Arthur – France Inter
Un spectacle qui a maintenant une dizaine d’années, un monologue absurde, hilarant et terriblement émouvant d’un grand monsieur des arts de la rue.